C'est ici que tu nous racontes ta petite vie, tranquille ou non. N'omet aucun détails, on aime les potins !

« Wade ? Oui, je le connais. Enfin je le connaissais, avant qu’il intègre les minutes. Et j’en garde pas un très bon souvenir. Avec lui, c’était toujours trahir avant d’être trahi. Ce type était déjà une enflure bien avant d’enfiler le costume. Mais il a pas eu de chance, faut dire. J’imagine que ça joue. »

Complexe. C’est un mot qui correspond bien à Wade Wallace. Sa vie, il l’a commencé dans le sang et les larmes. Dans l’horreur et la famine. Né parmis les âme rebelles, sa mère était d’un naturel froid et acerbe, tandis que les rares souvenirs de son père le montre encore aujourd’hui comme une ombre indistincte, flou, effacée par le temps et les absences répétées. Les trahisons furent aussi nombreuses que les échecs et rapidement, Wade se forgea une personnalité égoïste et cynique. Tout pour se protéger des autres. Pour s’armer devant ce monde glauque et cet enfer assourdissant. Les neufs millions de minutes offertes au jour de sa naissance en était presque devenu un cadeau empoisonné, tant la faim le taraudait sans cesse, tant la solitude le guettait à chaque coin de rue, tant la peur de mourir devenait de plus en plus forte à mesure qu’il approchait de la majorité. Et puis, un jour, tout a changé. Le jour où il s’est décidé d’agir, plutôt que de subir. Il les a vendu. Ses propres parents. Ceux qui l’avaient mis au monde, ceux qui avait tenté par tous les moyens de lui offrir un avenir décent, sans jamais y parvenir. Ils avaient raté leur coup après tout. Même s’ils avaient essayé. Un peu. Trop peu pour que Wade les porte dans son coeur. Alors il s’était pointé au quartier général des minutes à la veille de sa majorité, muni d’une petite pochette contenant bien trop de preuve à leur encontre. Vol, chantage, escroquerie, violence. L’enfer allait changer de camp. Tant pis pour eux, tant mieux pour moi.

« Wade est incroyablement chanceux. Il tombe toujours sur les bons coups, les bons filons, les bonnes personnes. À croire que le maître du temps lui-même a béni sa route depuis qu’il lui a vendu son âme. »

Rien à voir avec de la chance, pourtant. Son intégration parmi les minutes lui fut salutaire, même si cela ne soulagea en rien son sale caractère. Il a gagné en arrogance, Wade. Un peu trop. C'est à se demander comment il fait pour ne pas se planter, parfois, tant il est devenu sûre de lui et de son avenir. Personne ne sait comment un enfant qui a aussi mal démarré dans la vie a pu réussir avec autant de brio au sein de la police et pourtant, le jeune homme s’est révélé être un travailleur acharné, doté d’un très bon instinct de survie. Il observe, joue, ment comme il respire pour parvenir à ses fins et clôturer ses dossiers le plus rapidement possible. Tant et si bien qu’au fur et à mesure des années, il est monté en grade. De simple grouillot à lieutenant de police, il s’est également attiré les foudres de ses collègues pour ses méthode peu orthodoxe. Et dans un sens, il s’en amuse. Parce qu’il aime bien être le méchant de l’histoire. Parce que ça lui convient mieux qu’être la victime. Parce qu’il se fiche bien de ce qu’on peut penser de lui, tant qu’il a assez de minute pour vivre sa vie, et non plus la subir. Tant que l’enfer est pour les autres.